Pour utiliser toute la puissance du dénivelé d’eau, il ne faut pas que l’eau chute hors de l’aubage lorsque celui-ci quitte la partie cintrée du coursier en aval. Nous avons vu dans cet article que l’eau entrait en douceur dans le « tube », elle doit idéalement en sortir de la même façon car une sortie brutale correspond à la perte d’une partie de la chute totale.
Pour pouvoir utiliser cette chute dans son intégralité, il faudrait, dans l’idéal, noyer la roue à l’aval d’une hauteur égale à celle de l’eau dans les aubes.
Variation des niveaux
En fonction du débit dans le cours d’eau, les niveaux varient dans de grandes proportions. Il faut donc optimiser le noyage en basses eaux pour tirer le maximum de puissance des eaux pendant l’été tout en donnant aux aubes une hauteur excédentaire suffisante pour absorber les eaux d’hiver. L’eau qui occupera cet excédent de hauteur n’aura malheureusement pas le même rendement mais permettra quand même de profiter de cet excédent de puissance par rapport à celui de l’état normal pour lequel a été établi le moteur.
On pourrait penser que les aubes vont relever l’eau en sortie mais il n’en est rien. L’eau à l’aval suit le courant sans turbulences et son mouvement est aussi calme que celui de l’arrivée à l’amont. L’eau prise en surface à l’amont est ainsi déposée à l’aval de nouveau en surface. C’est cette absence d’ondulations, remous et turbulences qui permet à la roue Sagebien d’avoir cet excellent rendement, sachant que toute accélération ou déviation du flux correspond à une perte d’énergie.